Une reflection sur l’illégalité et l’incorrigibilité venue des Etats-Unis
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IIRE, Amsterdam, 15 juin 2010, 19.h30
La proclamation de défiance: ¡Aquí Estamos, y No Nos Vamos! (‘nous sommes ici et nous ne partirons pas!’) a été l’expression retentissante de mobilisations sans précédent des migrants à travers les États-Unis en 2006. C’était une déclaration de défiance collective. Ce même slogan était accompagné d’une suite encore plus forte ¡Y Si Nos Sacan, Nos Regresamos! ( … et s’ils nous expulsent, nous reviendrons!).
Ce qui nous a frappé pas seulement en tant que provocation mais en tant que proposition positive, c’est l’affinité et le articulation cruciale entre cette attitude radicale et ouverte de la présence des immigrés avec la politique de la présence queer qui est aussi abjecte et déstabilisante.D’une manière remarquablement analogue, le slogan "We're here, we're queer, get used to it!"( nous sommes ici, nous sommes queer et vous n’avez qu’à vous y habituer) résonne dans les mobilisations des immigrés. Il est la preuve de la présence d’un même esprit irréductible et irrévérencieux contre le pouvoir d’état. Les mêmes actes affirment sans réserve et sans s’excuser, une présence irréversible qui constitue également un défi en partant de leur propre incorrigibilité.
Nicholas De Genova professeur de recherché, invite à l’Institut pour les Migrations et les Études Ethniques de l’Université d’Amsterdam. Il est l’auteur ou l’éditeur de nombreux livres et articles sur la politique des races, du mouvement ouvrier et des migrations, et récemment, le livre The Deportation Regime: Sovereignty, Space, and the Freedom of Movement (2010). De Genova a appelé à la défaite des États-Unis lors de l’invasion de l’Iraq. Il en est suivi un scandale national avec une pétition de plus de cent membres du Congrès exigeant son licenciement. Cela lui a aussi valu d’être inclu ans la liste publique des “101 professeurs les plus dangereux d’Amérique”. Il a été licencié et donc perdu son poste à l’université de Columbia.
Nina Trige Andersen, historienne danoise, journaliste et chroniqueuse, présidera cette soirée. Paul Mepschen de l’École des Sciences Politiques de l’Université d’Amsterdam réagira à l’introduction par De Genova et décrira la situation aux Pays-Bas.